Mettre en résonance
L’intuition et la ferveur des bâtisseurs du XIIème siècle se transforment en notes pour faire résonner ce vaisseau de pierres. Les musiques sont marquées par leur temps et marquent, parfois en retour, leur époque. Comme la statuaire fige dans le temps les expressions de la prière et offre une image de l’Église mystique, comme les verrières traversées par la clarté du soleil deviennent l’image de la cité céleste se réalisant dans la cité terrestre, la musique, quant à elle, met en mouvement, en résonance. Elle fait vibrer le lieu et les hommes avec lui.
Accroître l’intelligence de la liturgie
Une cathédrale n’est pas n’importe quelle église. Siège de l’évêque, elle est l’église-mère d’un diocèse. La liturgie que l’évêque y célèbre, avec ses prêtres et ses diacres, avec l’ensemble de son peuple, donne une vision parfaite de ce qu’est l’Église. De même, la musique se doit d’être en parfaite adéquation avec les rites. A Notre-Dame, comme dans d’autres cathédrales, la présence d’un riche et influent chapitre de chanoines permet au long des âges de garantir la présence de musiciens remarquables. Aujourd’hui encore, grâce à l’association Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris, la Cathédrale bénéficie de l’apport de musiciens professionnels.
Servir l’expérience de foi
Entre 1962 et 1965, le Concile Vatican II entreprend une vaste restauration de la liturgie catholique. Le passage à la langue vernaculaire pour les lectures et le chant, avec toutefois une primauté du chant grégorien, est un changement important. A Notre-Dame, Monseigneur Jehan Revert, alors Maître de Chapelle, gère cette mutation et propose à l’assemblée des mélodies musicalement tenables en un lieu aussi vaste. Durant les offices, se côtoient de nos jours encore des polyphonies anciennes et contemporaines, des pièces d’orgue et des improvisations, des chants d’assemblée et du chant grégorien.