L’architecture extérieure

Pour parer aux effondrements d’un édifice aussi vaste, l'architecture extérieure de Notre-Dame innove. Les architectes allègent les murs, percent de larges baies, placent des contreforts et des arcs-boutants sur les façades, croisent les ogives des voûtes. Autant de techniques qui imposent chaque fois une grande maitrise.

Les matériaux

La cathédrale bâtie de pierre de taille provenant de carrières situées sur les anciens faubourgs de Paris. Il s’agit d’un calcaire lutétien dont les propriétés techniques sont connues et réputées depuis l’époque gallo-romaine. Elle se compose d’un calcaire tendre appelé « lambourde » utilisé en intérieur et d’un calcaire dur réservé aux façades extérieures et aux piliers. Il existe aussi un calcaire dur et fin appelé « liais» utilisé pour certaines sculptures et colonnettes monolithiques.
Avant l’incendie de 2019, la charpente de la toiture est en bois, principalement du chêne et la couverture faite de plaques de plomb. Ces mêmes matériaux constituaient la grande flèche.

 

Le parvis

Le parvis de la cathédrale forme une grande esplanade. Il devient un atelier de fabrication lors des chantiers de construction et de restauration. Sa surface actuelle conçue par l’architecte Beaufrand au XVIIIe siècle est réaménagée en 1960. Le kilomètre zéro se trouve au centre, il marque le point de départ de quatorze routes rayonnantes depuis Paris partout en France. Les fouilles du XIXe siècle ont révélées la préexistence, sur cet emplacement, de l’ancienne église-cathédrale saint Etienne construite au IVe ou VIe siècle et détruite pour édifier la cathédrale Notre-Dame. Une crypte archéologique est accessible depuis le parvis.

Les façades

La Cathédrale est construite sur un plan rectangulaire dans lequel s’inscrit une croix latine. Elle s’articule autour de quatre parties principales :

  • la façade ouest sert d’entrée principale
  • les deux façades latérales nord et sud et leurs croisillons forment le transept
  • le chevet arrondi ferme le bâtiment à l’est

Au XIIIe siècle, une modification du plan initial apporter plus de clarté intérieure, dans l’esprit des édifices religieux construits à la même époque. C’est l’émergence du « style gothique ». Les parois sont rehaussées et largement évidées pour pallier les risques d’effondrements. Les baies vitrées sont agrandies, les tribunes sont coiffées de terrasses. Un système complexe de canalisation terminé par de longues gargouilles projette les eaux de pluie loin des parois. La toiture et la charpente sont reprises. Les arcs-boutants supérieurs à double volée sont remplacés par des grands arcs-boutants à simple volée, lancés au-dessus des tribunes.

La façade ouest

L’architecte des années 1200 adopte sur la façade occidentale le parti traditionnel de la « façade harmonique » c’est-à-dire une façade symétrique et tripartite. Sa construction s’élabore sur cinquante entre 1200 à 1250. Cette façade mesure 43,5 mètres de largeur et une hauteur de 45 mètres, 69 mètres avec les tours. Trois portails constituent la partie inférieure : le portail du Jugement Dernier au centre, le portail de la Vierge à gauche et le portail de Sainte Anne à droite. La galerie des rois forme la partie supérieure. Une petite terrasse, la galerie de la Vierge, bordée d’une balustrade ajourée, la surplombe la galerie des rois. Au centre, une rosace de 9,6 m de diamètre perce la façade. Les deux tours carrées sont restées inachevées.

La façade nord et le cloître

La rue du cloitre Notre-Dame longe la façade nord. D’autre part, Jean de Chelles édifie la façade sud au milieu du XIIIe siècle. Trois étages supportés par les arcs-boutants la structurent. Une partie de ses statues d’origine du portail du cloitre n’existent plus. Le tympan raconte l’enfance du Christ et le miracle de Théophile. Dans le soubassement, des bas-reliefs réalisés au XIVe siècle s’inscrivent dans un décor quadrilobé. Ils représentent des épisodes de la vie de la Vierge.

Le transept sud et portail Saint-Étienne

Le portail saint Étienne date du XIIIe siècle et prend place sur la façade sud, côté Seine. Il narre des épisodes de la vie de saint Étienne. La référence à ce premier martyr chrétien rappelle aussi la présence de l’ancienne cathédrale Saint-Étienne en lieu et place de l’actuel parvis de Notre Dame.

Les arcs-boutants

Les grands arcs-boutants témoignent du génie des architectes du XIIIe siècle. Leur construction est une prouesse architecturale exceptionnelle dans l’architecture gothique, autant par leur hauteur que leur minceur. Ordinairement, les arcs-boutants sont à deux volées, séparés entre eux par un point d’appui intermédiaire. Ici, les arcs-boutants n’ont qu’une seule volée, lancés au-dessus des collatéraux. Leur tête soutient le haut des murs de la cathédrale. Ils ont une double fonction : contrebuter la façade pour éviter qu’elle ne s’écroule sous le poids de la voûte et régler le problème de l’évacuation des eaux de pluie sans ruissellement sur la pierre.

Les gargouilles

Les gargouilles sont des éléments décoratifs. Leur fonction est de protéger les murs du ruissellement de l’eau de pluie qui altère la conservation de la pierre.. Elles désignent l’extrémité des gouttières pour évacuer au loin l’eau provenant de la toiture. C’est pourquoi elles apparaissent en débord, penchées dans le vide, essentiellement situées sur les grands arcs-boutants du chœur. Elles sont conçues en même temps que l’architecture. Le mot provient du latin gorge et de l’ancien français gueule. Elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques et effrayants.

Le chevet

L’édification de la Cathédrale débute par son chevet, en forme de demi-cercle. C’est donc la partie la plus ancienne du sanctuaire. Il entoure les chapelles absidiales et correspond à l’abside de l’intérieur de l’édifice. Au XIVe siècle, Jean Ravy remplace les anciens arcs-boutants du XIIIe siècle. Il en place quatorze autour du chœur avec une portée de quinze mètres, dont six pour le chevet proprement dit. Comme pour les façades de la nef, leur fonction permet d’évacuer au loin les eaux de pluie. Des panneaux représentant des épisodes de la vie de la Vierge décorent le chevet.