La reconnaissance de Louis XIII à la Vierge Marie
En signe de dévotion à la Vierge Marie, Louis XIII s’engage par le Vœu de 1638 à modifier le chœur de la cathédrale et offrir un nouveau maitre-autel. Par ailleurs il commande à Philippe de Champaigne un grand tableau dans lequel il se fait représenter offrant le sceptre et la couronne de France (le vœu de Louis XIII, 1638, Paris, musée du Louvre). A sa mort en 1643, la construction du maitre-autel reste en suspens.
Les travaux de Robert de Cotte
Toutefois, les travaux commencent à la fin du règne de Louis XIV, sous la direction de Robert de Cotte. Le projet prévoit de nombreuses transformations, menées entre 1708 et 1725. Finalement, le chantier débute par la destruction du jubé. Ils se poursuivent par le creusement d’un caveau destiné aux archevêques de Paris sous le chœur de la cathédrale. Un ensemble de sculptures et d’objets liturgiques finalise ce programme décoratif, complété par de nouvelles stalles en bois.
Le maitre-autel et la Pieta
En 1723, la Pieta de marbre blanc sculptée par Nicolas Coustou prend place dans la cathédrale. Elle représente le Christ mort posé sur les genoux de sa mère, entouré de deux anges. D’ailleurs, la composition rappelle la Pieta de Michel-Ange à Florence. Les drapés profonds qui accrochent la lumière et l’attitude extatique de la Vierge exprimant son émotion, soulignent le caractère baroque de cette sculpture. Le socle garni d’un bas-relief en bronze doré représente une déposition de croix de Girardon provenant de la chapelle de Louvois en l’église des Capucines. De part et d’autre du maître-autel, six statues d’anges en bronze portent les instruments de la crucifixion. Ils sont l’œuvre d’Antoine Vassé.
Les statues de Louis XIII et Louis XIV
Deux statues de Louis XIII et de Louis XIV se placent de part et d’autre de la Pieta. Louis XIII, agenouillé, tend sa couronne royale à la Vierge. Par ailleurs, cette sculpture de marbre est l’œuvre de Guillaume Coustou. L’autre marbre, sculpté par Antoine Coysevox représente Louis XIV en costume de sacre implorant la Vierge, la main droite posée sur la poitrine.
Les stalles
Les stalles, installées de part et d’autre du chœur, sont des sièges en bois permettant aux chanoines de s’assoir durant l’office. Ornés de bas-reliefs, les hauts dossiers illustrent la vie de la Vierge : Présentation, Mariage, Annonciation, Nativité, Adoration des Mages, Fuite en Égypte, Noces de Cana, Descente de Croix, Assomption. Complétant cet ensemble, les figures allégoriques représentent des vertus comme la prudence ou la modestie. Entre chaque stalle, un décor de rinceaux complète la scène.
Les stalles forment un ensemble homogène sculpté par Jean Noël et Louis Marteau, d’après les plans de René Charpentier et Jean Dugoulon. Sur les cent quatorze stalles en bois réalisées au XVIIIe siècle, il n’en reste que soixante-dix-huit aujourd’hui. De même, huit tableaux surmontent les stalles du XVIIIe siècle dont un seul subsiste : la « Visitation » de Jouvenet de 1716.
Surmontée d’un baldaquin, la stalle archiépiscopale appartient exclusivement à l’archevêque. Face à elle, se trouve une autre stalle d’honneur. En hommage aux premiers évêques de Paris, le bas-relief de l’une représente le martyre de saint Denis, et celui de l’autre, la guérison de Childebert Ier par saint Germain. De même, ces sculptures sont les œuvres d’Antoine Vassé.