Un édifice en péril
En 1801, le Concordat rétablit le culte catholique romain dans les églises et la cathédrale retrouve son diocèse. Toutefois, les destructions révolutionnaires mettent en péril la cathédrale qui menace de s’écrouler.
En 1804, lors du sacre de Napoléon, l’édifice très délabré se pare d’un portique en bois, carton et stuc, de draperies de soie et de velours. Les murs sont également blanchis à la chaux.
L’influence de Victor Hugo
Lors de la révolution de 1830, les émeutiers détruisent les vitraux et dégradent la Cathédrale en incendiant l’archevêché voisin. Suite à ces saccages, les autorités parisiennes envisagent la destruction complète de Notre-Dame. Mais en 1831, la parution de Notre-Dame de Paris par Victor Hugo remporte un vif succès et déclenche une mobilisation nationale pour sa sauvegarde.
En 1842, le ministre de la Justice et des cultes décide d’un grand projet de restauration de l’édifice. Deux ans plus tard, au terme d’un concours, Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus sont sélectionnés pour mener les travaux.
Les travaux de Viollet-le-Duc
En 1845, l’État vote des crédits pour une somme de 2 millions de francs qui s’avère insuffisante. Cependant, une dotation supplémentaire de 3 millions de francs permet la reprise des travaux, après huit ans d’interruption. Après le décès de Lassus, Eugène Viollet-le-Duc poursuit seul la direction du chantier. Depuis son bureau installé dans la tour sud, il intervient alors sur la maitrise d’œuvre et coordonne les différents corps de métiers (artisans d’art, tailleurs de pierre, sculpteurs, verriers, orfèvres, menuisiers). Cette restauration par Viollet-le-Duc comporte notamment :
- remplacement des pierres abimées
- création d’une centaine de statues de la façade s’inspirant des cathédrales d’Amiens, de Laon, Chartres ou Reims
- restauration des portails et la galerie des rois dans un aspect du XIIIe siècle.
- restauration de la rose méridionale et de la sacristie
- pastiche des fenêtres hautes dans le style du Moyen Age
- remaniement du chœur en conservant le Vœu de Louis XIII
L’interprétation toute personnelle de l’art médiéval par Viollet-le-Duc et la création de la grande flèche et des chimères font l’objet de vives critiques. Toutefois, sa ténacité redonne à l’architecture du Moyen-Age une certaine notoriété.
Notre Dame classée monument historique
Dès 1810, suite aux désastres de la Révolution sur les monuments, les préfets dressent une liste des monuments à préserver, dans un esprit d’inventaire du patrimoine. Puis, en 1837, Prosper Mérimée crée la Commission des Monuments Historiques pour y inscrire ou classer les édifices les plus remarquables. La ville de Paris constitue ainsi sa première liste en 1862, dans laquelle figure Notre-Dame.
Au XXe siècle
La Loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905 confirme l’état comme propriétaire de la Cathédrale. Durant cette période, de nouveaux travaux sont menés. Jacques Le Chevallier fait garnir douze fenêtres hautes et douze rosaces des tribunes avec des vitraux colorés, en remplacement des verres blancs du XVIIIème siècle. En 1989, Jean Touret crée un nouvel autel plus contemporain, placé à la croisée du transept. Puis, dans les années 1990, une campagne de traitement de la pierre protège la Cathédrale de la pollution et lui redonne sa couleur ivoire.
Enfin, en 1991, l’Unesco inscrit la Cathédrale au patrimoine mondial. L’édifice est en 2018 le site touristique le plus visité de France avec environ 13 millions de visiteurs par an, soit une moyenne de 30 000 visiteurs par jour.