Maurice de Sully
Au XIIème siècle, Maurice de Sully est un évêque influent. Célèbre jusqu’en Angleterre pour ses sermons, il jouit également de la confiance de la famille royale de France. Bâtisseur ambitieux, il fonde plusieurs églises, abbayes et hospices dans son diocèse et en réorganise les fiefs et les revenus. Toutefois, son œuvre majeure reste la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il la fait édifier à partir de 1160 sur l’emplacement de la cathédrale existante, Saint-Étienne. Le réaménagement du plan urbain des abords de la cathédrale en facilite les accès.
Un édifice aux dimensions hors normes
L’architecte de l’édifice, resté anonyme, conçoit donc un édifice aux dimensions exceptionnelles : 127 mètres de long, 40 mètres de large et 33 mètres de hauteur. Jusqu’au milieu du 13e siècle, la cathédrale est l’un des plus vastes monuments religieux du monde occidental. La prouesse des techniques de construction initiée à la basilique Saint-Denis se poursuit sur le chantier de Notre-Dame. Considérés immédiatement comme des chefs d’œuvre, ces nouveaux édifices religieux témoignent d’un nouveau style architectural appelé alors « Opus Francigenum ». Le concept et le style sert de modèle en France et en Europe, avant de tomber en désuétude à la Renaissance. Les Italiens renomment alors ce style en gotico, dénomination péjorative de l’art des Goths.
L’art gothique rayonnant
Les évêques Eudes de Sully (1196-1208), Pierre de Nemours (1208-1219) et Guillaume de Seignelay (1220-1223) se succèdent jusqu’à l’achèvement de la cathédrale. Le projet de Maurice de Sully est remanié vers 1220-1230 pour apporter davantage de lumière dans la nef :
- modification des parties hautes
- ajout d’une coursière
- aux tours ajourées
- modification des fenêtres hautes
- réfection complète de la charpente
- intégration à la toiture d’un système complexe d’écoulement des eaux pluviales.
Ce style monumental se dit « gothique rayonnant ».